vendredi 15 mai 2020

TROISIÈME PARTIE : L'EXISTENCE EST LE CINÉMA DU RÉEL


I - LE VIVANT - LE DISPARAISSANT - L'EXISTANT - LE MOURANT

La Vie c'est ce qui donne à vivre, à savoir le Vivant. Le Vivant c'est-à-dire ce qui vit, et ce à quoi appartient en propre le vivre de toute vie. Même une pierre, même une planète c'est du vivant, au sens large.
Le Vivant, est une Force, c'est ce que j'avais dit dans le chapitre précédent: « La Force du Vivant (c'est-à-dire de La Vie) donne à vivre, en Disparaissant ...» Autrement dit, LA VIE, telle que nous la connaissons, nous donne à vivre, par sa Force. Elle est La FORCE DE VIE, la Force qui donne le Vivant. Le Vivant est une FORCE.
Or nous savons :

Premièrement, que La Force n'a pas d'essence, elle n'à que des affectés (106);  soit actifs, et c'est de la  Spontanéité;  soit réactifs, et c'est de la Réceptivité (107).

Deuxièmement, que La  Force est plurielle ( 108).

Troisièmement, que les Forces ne sont pas unifiables entre elles (109).  
Ce qui fait, que les forces  se rencontrent et s'affectent entres elles.

Or La Force du Vivant à un Double négatif, disant le comme ça, faute de mieux (110),  qui est La Non-Force de la Mort, du Disparaissant. Comme La Mort n'est ni une force, ni rien d'autre, disons, elle est le négatif de la Vie (111) ; son négatif et sa limite.
C'est ce qui s'était passé.
L'accident de Vie dans le changement de climat, à cette époque,  fait que    le  singe nu ( l'homme avant L'Homme), soit confronté à son Double et Limite, à travers la question « s'adapter où disparaître».
Celà  avait fait, ainsi, que La Force du Vivant (Le Vivant), fasse La Rencontre En l'homme, de son Double et Limite; à savoir Le Disparaissant, et ainsi de basculer dans le nouvel agencement de La Force de L'Existant, et de son Double et Limite; Le Mourant. Ce nouvel agencement, à fait  Ad-venir L'Être.
Notant au passage que cet accident dans son adaptation avait déjà ( un Déjà-là) favorisé en l'homme, le cerveau,  avec une  topologie et des périphéries sur-développées; comme la main, l'œil, l'organe de parole, etc.  Affectée dans sa réceptivité, et affectant dans sa spontanéité, cette Force du Vivant donna naissance à La Force d'Existence, où de L'Existant.  
L'homme était devenu Corps-Cerveau.
Cette Rencontre, fait ad-venir L'Être, de La Force de L'Existant;  à savoir L'Être-étant, où Être-existant.

En voici l'illustration. Le Vivant homme Ghourri, trace sur la paroi de la grotte, la forme d'un bubalus antiquus; c'est le Cri de la main. La main intelligente crie, par le dessin et la peinture. Main qui exprime à travers une représentation graphique, la vision de ce vivent homme. En traçant celà, le primitif s'cria, cette fois-ci à haute voix, en imitant le beuglement de l'animal : « Bouh« ... « bouh..bal » (112) en essayant de mieux en mieux,... et plus en plus sûr de lui-même.  
C'est l'autre cri, celui du Dire de la Parole. En balbutiant, le vivant Ghourri, fait Être, cette forme tracée. Il la fait être de simple forme graphique, en bubalus; où plutôt il le fait être Bubalus Existant. Un bubalus non pas vivant comme celui de tout à l'heure, que Ghourri avait longuement observé dans la savane, mais un bubalus copie existante et non vivante ;  à savoir  Le Bubalus qui a un rapport cinématique à la topologie de sa pensée. C'est celà Le Bubalus Existant. Celui qui  se  mouvant uniquement dans et par  son imaginaire, et lui donne à penser le réel de la Vie. Le Vivant Ghourri, homme primitif, se fait son Cinéma, par le pouvoir de L'Être.
Il devient, également, par la même occasion, L'Homme Ghourri, Existant. C'est-à-dire qu'il vit et existe en même temps. Il vit comme  tous les autres Vivants, cependant, lui, il existe; à savoir qu'il EST et fait être les vivants autour de lui. Il a conscience de Soi, du Monde, des Autres, et de Sa Finitude. Car les vivants, eux, vivent (113) et puis meurent en Disparaissant, tandis que lui, L'Homme, L'Existant, il vit et existe, et meurt en ayant conscience de La Mort (114) . Il meurt de Sa Propre Mort; en Mourant .
Il y a d'un côté Le VIVANT, DISPARAISSANT, et de l' autre L'EXISTANT, MOURANT.

(106) « Elle n'à pas d'essence, elle n'à que des affectes, la force.» Nous dit Gilles DELEUZE dans son cours sur Foucault, numéro 11, du 21/01/1986 - 2 . Université de Paris VIII.

(107) «Une force en affecté toujours d'autres forces, c'est ce qu'on appelle la spontanéité...la force est affectée par d'autres forcés, c'est ce qu'on appelle la réceptivité.» Idem.

(108) « La force est fondamentalement plurielle.» Idem.

(109) « Les forces ne sont pas unifiables.» Idem.

(110) « Le nom est donc, semble-t-il, une imitation vocale de l'objet imité, et celui qui imite par la voix nomme ce qu'il imite.» PLATON, « CRATYLE»  422d-423b. Page 447. Traduction Émile CHAMBRY.Éditions GARNIER-FLAMMARION. 1967.

(111) « En somme, le fond mortel de la vie est tout le contraire d'un fondement où d'une fondation: la profondeur mortelle est une profondeur de non-sens.» Idem,   page 70. «Pas de négation sans « negandum » ! Avec ces réserves, le Non de la mort, comparé au Oui de la création, est effectivement orienté à cintre-sens et à contre-courant; et en outre ce Non est radical.» Idem, page 74.

(112)   « Faute de penser la mort, il nous reste, semble-t-il, que deux solutions: où bien penser sur la mort, autour de la mort, à propos de la mort; où bien penser à autre chose qu'a la mort, et par exemple à la vie.» Vladimir JANKELÉVITCH, dans «La Mort» Éditions FLAMMARION 1977. Page 41.

(113) « L'animal est là où il regarde, et son regard ne le réfléchit pas, ni ne réfléchit la chose, mais l'ouvre sur elle » Maurice BLANCHOT. « L'espace littéraire.» Éditions GALLIMARD 1955. Page 173.

(114) «Après avoir vérifié que la mort est à la fois l'empêchement de vivre et la condition fondamentale de l 'existence nous découvrirons qu'elle est à la fois une barrière infranchissable et une date indéfiniment ajournable. » Idem, JANKELÉVITCH, page 132.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.