dimanche 17 mai 2020

IV - LA BULLE DU CINÉ-RÉEL





Dès que l'on dit «est» on fait Être, c'est-à-dire on fait Ad-venir L'Être, exactement comme la métaphore de l'électricité; dès que l'on  appuie sur le bouton, l'électricité s'allume dans la pièce, et une lumière semblable à celle du soleil est là, éclairante. D'où vient-elle? C'est une énergie, elle vient d'un générateur électrique.
Oui, mais  L'Être d'où vient-il,lui ? Il vient de la RENCONTRE de la Force du Vivant avec son Double devenu limite. Il vient de ce basculement d'une force à une autre, à savoir celle de la Force de L'Existant. Il vient de cette  rencontre-là comme d'un générateur électrique.
L'Être est Constructible, il est ouvert à la construction. Il est ouvert à  la création,  à la Cinémation, autrement dit, il est ouvert à la création par la Pensée.
La RENCONTRE, affecte et donne à penser. Depuis quand nous affecte-t-elle, et nous donne-t-elle a penser?  Depuis que ce Monstre que nous étions dans La Réel, sans conscience, ni pensée, à fait la Rencontre de son Être, à savoir de son Être-au-monde-dans-sa-bulle, conscient de Soi, du Monde et de sa Finitude. Depuis cette rencontre, dis-je, ce Monstre est devenu,  Être humain, où Homme pensant. C'est-à-dire,  Homme à qui cette rencontre à donné à penser, Il a commencé alors effectivement à le faire. C'est en pensant, qu'il cinémathise son Monde. La Pensée est donc, Croyance-Création-Résistance au Réel.
La pensée qui croit en elle-même, qui resiste au Réel; qui croit et resiste en créant, cette CINEMATION.
La Cinémation crée dans L'Ouvert de L'Être , le Ciné-Réel. Elle croit en elle-même comme la Pensée, puisqu'elle vient d'elle, et résisté au Réel en lui opposant son Ciné-Réel. Elle est une sorte de doublure créée par la Pensée pour faire face à la monstruosité, à l'irrespirablilité de ce Réel.
Ce qui est paradoxal, c'est que nous sommes à la fois , X-dans-le-Réel et Être-au-monde-dans-sa-bulle. Nous pouvons penser le Réel, mais nous ne pouvons plus LE ressentir, et LE re-vivre, en tant que tel. Nous vivons, mais pas directement dans le Réel. Nous existant, pour être précis, dans le Ciné-Réel, tout en rencontrant le Réel de la Vie.  
Il y a entre nous dans notre bulle du Ciné-Réel et le Monde du Réel une sorte de "Vitrine ". La vitrine dont parle Gilles Deleuze (128).  C'est celà au fait  l'expression : " le Monde fait son cinéma", du cinéaste Godard.
Nous nous trouvons dans l'impossibilité de Vivre Le Réel, car nous existons dans notre bulle du Ciné-Réel. Quoique que nous fassions, quoique nous disions, nous restons toujours dans cette bulle. Une Bulle protectrice et fertile en créativité.
Où se situe, donc cette bulle dans la philosophie?
La Cinémation se situe ainsi, au-dessus du Plan d'Immanence (129). Elle est une Bulle qui recouvre le Tout de la Pensée, qui la protège  par cette fine membrane cinémathique, contre Le Réel. À l'intérieur de laquelle baigne le Ciné-Réel qui nous permet à la fois, de respirer, d'exister, de nous Dé-monstrer,à savoir  être des Démons ( des  êtres sages,
raisonnables, et bons, celà ne nous empêche pas d'êtres contraires) et à la fois de croire-créer-résister, c'est-à-dire plus simplement penser.



A - LA BULLE


« Le plan d'immanence est comme une coupe du chaos et agit comme un crible...»  nous dit Gilles Deleuze dans son livre «Qu'est-ce que la philosophie? (130) J'ajoute, pour mon compte,  et dans son sillage (131) , qu'au dessus de ce plan, il y a ce que j'appelle La BULLE du Ciné-Réel. Une Bulle faite par notre Cinémation; La Bulle Cinémation.  
La CINÉMATION est ce qui enveloppe, ce qui protège, ce qui actualise aussi; c'est-à-dire ce qui intègre et différencie la Bulle du ciné-réel de celle du réel. Elle est à la fois limite, protection et lien entre les deux mondes. Le Monde bio-logique du Vivant, où règne le Chaos du Réel, et son élan vital bergsonnien (132) et Le Monde  anthropo-logique de L'Existant, où règne la Cinémation  de L'Être.
Le chaos du Réel nous ait monstrueux, irrespirable, parce que c'est un monde machinique de pure virtualité; celle de LA VIE. La Vie vivante de l'élan vital qui s'actualise à travers les deux formes du Vivant; le végétal et l'animal. C'est ça le RÉEL qui s'actualise en passant par les deux formes de vies. Bien sûr, le réel s'incarne aussi dans des formes de ce que nous appelons l'inerte, mais là n'est pas notre sujet.
Comme nous sommes, l'une des formes de cette vie, nous vivons, où plutôt nous vivions jusqu'à au jour où un bouleversement géo-climatique; Une Rencontre, à occasionner notre transformation en Être Humain, à savoir nous sommes devenus des Êtres existants. Celà a complètement changé notre mode de vie, parce que nous avons basculé dans un autre monde, celui de L'EXISTENCE.
Le Monde de L'Existence se caractérise par Ad-venir de L'ÊTRE, cette chose bizarre, qui par son ouvert nous permet ainsi de pouvoir croire-créer-résister, à savoir Cinémathiser, où  faire de la Cinémation  pour pouvoir affronter et mieux vivre La Force du RÉEL. Nous créant ainsi par notre Cinémation un substitue de ce réel, à savoir Le CINÉ-RÉEL juste pour se caller, et pouvoir respirer, c'est-à-dire exister dans ses plis monstrueux.  
La Cinémation crée entièrement la Bulle du Ciné-Réel à partir de l'ouvert de L'Être.  Les limites de cette Bulle, tournées vers Le DEHORS (133) protègent du Réel  tout en faisant lien avec ces deux mondes; celui du réel d'un côté et celui du ciné-réel de l'autre.
Quant au Monde de L'Existence, il est totalement crée par la Cinémation et baigne en elle. Il est le Monde du Ciné-Réel, le substitut du réel, d'où son nom. La Force de L'Existant s'actualise dans les formes que crée la Cinémation. Cette Force, par L'Ouvert de L'Être, permet la création d'un substitut du Réel; Le CINÉ-RÉEL. Il est réel, mais débarrassé de sa «Monstruosité» ; c'est-à-dire humanisé.
Dans le sillage de Gilles Deleuze, (134), je dirais que les limites de la BULLE  DU CINÉ-RÉEL sont des traits réactifs contre le Réel,  des
délimitations, et des protections, tandis que les éléments du plan, chez celui-ci  (Deleuze), sont des traits diagrammatiques, des directions, et des intuitions, tandis que les concepts sont des traits intensifs, des dimensions et des intentions.  








B - LE CINÉ-RÉEL

Pour comprendre le ciné-réel, il faut d'abord essayer de comprendre le Réel.
La Force du Vivant, de la Vie, ce que j'appelle, pour mon compte, La Force de VIVANCE, est virtuelle. C'est elle qui s'actualise, sous La Forme du Réel. Cette forme est elle aussi, - nous savons que les forces le sont - multiples. Autrement dit elle peut s'incarner aussi bien, sous de multiples formes d'animaux, de végétaux, que de choses qui ne sont pas à proprement parler du vivant. C'est pour celà que je la nomme " VIVANCE". Vivance, par "opposition"-  Opposition signifie, ici, faire partie de l'autre  monde; celui du Réel - a  Existence; à la Force d'Existence, de l'Existant.
Ce qui fait, que nous avons, d'un côté le Monde de la Force de VIVANCE, incarnée sous la Forme du Réel, et de l'autre côté nous avons la Force de L'EXISTENCE, actualisée sous la Forme de L'Être Humain. Il est Être et il est Humain, c'est-à-dire qu'il est à la fois;  Être-existant de L'EXISTENCE et en même temps vivant, mais vivant paradoxal. Il est vivant paradoxalement étant de LA VIVANCE. Ce paradoxe de L'Existence/Vivance, nous ait propre. C'est lui qui fait que nous soyons jetés dans le mode d'être du projeter, en étant PRO-JETANT, comme nous le dit si bien Martin Heidegger (135). Il est Pro-jetant de quoi? Il est pro-jetant du Ciné-Réel, il crée son réel, il cinémathise, ; c'est ça La CINÉMATION. Celle-ci  est Une PRO-JECTION. Elle est pro-jection de l'Être-pro-jeté-déjà-projetant. Un Déjà-Là de la Pro-jection, à savoir de la Cinémation du Ciné-Réel, tout en étant, en même temps,  un Pas-Encore  du Pro-jetè du Réel.

Dans Le Réel, les vivants comme les choses d'ailleurs, apparaissent et disparaissent naturellement, de mort naturelle, comme le dit Xavier Bichat, tandis que dans Le Ciné-Réel la mort de L'Homme, comme son existence, sont savamment scénarisées. L'Homme ne se contente pas d'apparaît et de disparaître, comme un quelconque vivant, non, il se met en scène, il dramatise l'une et l'autre; sa naissance, son existence, comme sa mort sont cinémathisées de façon telle qu'il crée son propre réel à lui.  Le CINÉ-RÉEL, c'est exactement celà .



(129) Voir « Qu'est-ce que la philosophie?» livre de Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI. Éditions de Minuit. 1991/2005. Chapitre 2 - Le plan d'immanence. Pages 39 à 62.

(130)  Idem.

(131)  « Faire comme lui (le philosophe) c'est pas être disciple, c'est plutôt prolonger sa tâche, créer des concepts dans son prolongement, en rapport avec ce qu'il crée.» déclare Gilles Deleuze dans « L'Abécédaire de Gilles Deleuze » téléfilm français produit par Pierre-André BOUTANG et réalisé par Michel PAMART, tourné en 1988 et 1989, avec l'interview de Claire PARNET.


(132) Voir  Henri BERGSON «L'évolution créatrice» version électrique réalisée d'après  une  version des Éditions du  PUF de 1959. 86e édition.

(133) Voir le concept du «DEHORS»  chez  BLANCHOT/FOUCAULT.



(134) «...les éléments du plan sont des traits diagnostiques, tandis que les concepts sont des traits intensifs...
» Page 43. Chapitre 2 - Le plan d'immanence.
« Les premiers sont des directions absolues de nature fractale, tandis que les seconds sont des dimensions absolues, surfaces où volumes toujours fragmentaires, définies intensivement. Les premiers sont des intuitions, les seconds, des intensions. » Page 44, du livre de Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI, « Qu'est-ce que la philosophie?» Éditions PUF 1991/2005.






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