vendredi 15 mai 2020

II - DU RÉEL AU CINÉ-RÉEL: LA CINEMATION



Revenant, maintenant à cette motion de «faire son cinéma»
La Force de Vie,  transforme selon la maxime de Lavoisier, Le Vivant, dans le Réel. Elle transforme également, dans le Réel du réel, qu'il soit vivant où non.  Tandis que La Force de L'Existence, elle, crée, où plutôt elle est créée par L'Homme Ghourri.  L'Homme fait son Cinéma depuis toujours.
Il crée non pas dans le Réel mais dans sa substitution, à savoir il crée dans  «La Cinémation du Réel». Il crée quoi ?  Il crée du CINÉ-RÉEL.
Ce qui fait que d'un côté nous avons le Monde Réel du Vivant, de l'autre nous avons le monde du Ciné-réel, c'est-à-dire de L'Existant.  
Ainsi Ghourri, en dessinant les formes de ces vivants, les animaux, il avait fait ad-venir L'Etre, c'est-à-dire qu'il avait fait ad-venir la Force de L'Existant.
La Rencontre de la Force du Vivant avec son Double et Limite Le Disparaissant, à basculé dans nouvel agencement de La Force de L'Existant.
Ghourri, l'homme avant L'Homme, avait ainsi acquis accidentellement, au cours de cette Rencontre un Corps-Cerveau.
En Corps-cerveau,  qu'il était devenu, Ghourri avait accédé à la Créativité. Il pouvait, à compté de ce moment là, créer son monde par le pouvoir de L'Être. Comment?
En faisant son Cinéma (115) ; c'est-à-dire en faisant de la CINEMATION (116).
Autrement dit,  en projetant ses dessins d'animaux, Ghourri était dans la capacité, par le pouvoir de son imagination, poussée à sa limite, d' atteindre l'agencement de La Pensée créatrice.
Celle-ci en faisant sa Cinémation,  faisait revivre le monde vivant (116 bis) ,   à nouveau dans son imaginaire, exactement comme le fait, aujourd'hui, d'une autre manière le Cinéma (117).
Ghourri le primitif est donc, le premier CINEMATHISTE, en créant  son cinéma mentale, un peu comme le sont aujourd'hui nos cinéastes, créant le Cinéma.
Cependant, la Cinémation de Ghourri le primitif, est un Déjà-Là de la Pensée logique; autrement dit, elle n'est pas de l'imaginaire quelconque, mais une Pensée bien structurée ontologiquement.
La Cinémation crée, elle crée quoi? Elle crée selon Foucault, par le processus machinique (118) un monde d'outils et de machines qui font voir (119), et par le procédé énonciatif des énoncés, qui forment tous deux un Savoir (120) comme évidence d'une époque. Cette bulle existentielle créée par la Cinémation, et qui devient Notre CINÉ-RÉEL, notre réalité augmentée, comme on dit aujourd'hui. Une bulle dans laquelle nous pouvons, enfin exister, car le Réel est invivable.  

Il y a donc  Le  RÉEL et  Le CINÉ-RÉEL. Le Réel est transformé par la Force de Vie, et le Ciné-Réel, crée par La Cinémation de L'Homme.
 
Nous avons perdu notre Monstruosité; la monstruosité du vivant. La Force du Viviant Rencontre son Double négatif, et sa limite qui consistaient à nous mettre devant cette échéance du,  où bien où bien, à savoir du : « s'adapter où à disparaître».
L'Adaptation De monstre vivant À être existant, à fait que l'homme à basculé de l'agencement d'un corps sauvage et monstrueux  à celui d'un corps-cerveau. Du coup il a perdu sa monstruosité du vivant, et à du mal à exister dans les plis du Réel en tant qu'Être-étant.
Exister dans le Réel est devenu pour lui irrespirable. Ce qui fait que l'homme corps-cerveau commence à créer, car  il ne peut faire autrement. À créer dans une combinaison d'imagination et de pensée.  
Il ne peut  survivre et exister, dans la monstruosité des plis du Réel, qu'en créant. Et particulièrement, en créant un substitut de ce réel. C'est ainsi, qu'il Cinemathise. C'est-à-dire qu'il crée, qu'il fait  La  CINEMATION pour La Cinémation est cette création du Ciné-Réel, dont le moteur est la croyance.
substituer le CINÉ-RÉEL, au réel. C'est ça La Bulle existentielle créée par la Cinémation; que j'appelle également, La Bulle Cinémation.
Car croire c'est exister. Sans la croyance, il n'y a point de création, de créativité . Croire, c'est donc crée, par la Cinémation, pour faire exister le Ciné-Réel dans lequel nous puissions respirer, exister et sur-vivre.  Sur-Vivre c'est Exister, c'est aussi résister par la créativité, la création, à la monstruosité du Réel. C'est avoir à faire le moins possible à Ce qui fait que, d'un côté nous avons LE RÉEL du Vivant de l'autre LE CINÉ-RÉEL  de L'Existant, et entre les deux se trouve le double et limite négative de la DISPARITION pour le Vivant, et le double et également limite , toute aussi négative, de la MORT, pour L'Existant (Disparaissant / Mourir). Ces  doubles et limites se font  par et dans La Topologie du Cerveau où plus précisément La Topologie du Corps-Cerveau Homme.
l'insupportable Réel, à lui résister au maximum.

L'Homme;  cet accident du changement de climat, par lequel il est devenu Corps-Cerveau, est une Intelligence, une pensée. Sans laquelle il n'est pas, où il n'est rien, car la Pensée Fait Être.
Sans cette pensée, sans cette intelligence, notre corps n'est rien, comme l'exprime si bien Marcel Blanchot dans son livre « L'espace littéraire». Blanchot nous dit, en parlant du cadavre d'un mort :  «...mais à quoi ressemble -t-il? À rien (121).  
Oui « À rien!» ,  le mort ne ressemble à rien parce que le corps-cerveau de  celui-ci exprimait juste avant celà, (c'est-à-dire juste avant sa mort) son intelligence, en se manifestant à travers la pétillance de ses yeux, par exemple,  les tics de ses mains, les rictus de sa bouche, les paroles de ses gestes, les attitudes de sa silhouette, les postures de ses organes... ainsi bien qu'à travers toute l'intelligence du Corps. C'est cette intelligence du corps (Corps-Cerveau) qui a fait que l'homme soit L'Homme. Et maintenant, ( au moment de sa mort) cette intelligence   ne devient plus rien, elle a quitté le corps pour le laisser ressembler à lui-même (122) . Le corps-cerveau perds toute trace d'intelligence. Il devient une chose, un objet;  il devient le mourant disparaissant.
Autrement dit, il meure de sa belle mort, celle de L'Existant Homme, et en même temps, il meurt aussi, comme tous Vivants, c'est-à-dire En Disparaissant (123). C'est ainsi que le cadavre du mort est à la fois un Disparaissant et un Mourant.


(115)Voir vidéo sur YouTube : «  CINÉMA: la préhistoire du cinéma ( Marc Azéma) »

(116)  et ( 116 bis) Un peu comme dans le Logos.
« Le λόγος fait voir quelques chose, à savoir ce sur quoi porte la parole, et certes pour celui parle ( voix moyenne) où pour ceux qui parlent entre eux. Le parler "fait voir" από... à partir de celà même dont il est parler. » Page 44.
« Le λόγος est φωνη, plus précisément Φωνή μετά φαντασίας  - ébruitement vocal où à chaque fois quelque chose est aperçu.»
Page 45.
Martin HEIDEGGER, dans « Être et temps» Édition Numérique hors-commence. Traduction de L'Allemand par Emmanuel MARTINEAU.


(117) C'est un Cinéma de L'Image-pensée de Gilles Deleuze.
C'est aussi un passage à la manière dont parle Henri Agel qui dit citant Jean Collet :  
«Pour lui ( Jean Collet), un grand film agit comme toute rencontre avec une œuvre d'art, rencontre qui "nous défait pour que nous renaissions autres". L'œuvre n'est pas un message, mais un passage. Elle est "un sens", c'est-à-dire une direction, un vecteur, une force.» Je souligne le mot force.  Henri AGEL dans « Métaphysique du cinéma.» Éditions Petite Bibliothèque PAYOT.1976. Page 13.

(118) Voir cours de Gilles DELEUZE sur Foucault, du 22/10/1985- 2 Université de Paris VIII.

(119) « Toute machine fait voir en plus de ce qu'elle fait .» DELEUZE idem.

(120)  Idem DELEUZE.

(121) Marcel BLANCHOT « L'Espace Littéraire» , Éditions Gallimard 1955, page 351.

(122)) «...à ce moment où la présence cadaverique est devant nous celle de l'inconnu, c'est alors aussi que le défunt regretté commence à ressembler à lui-même.»  BLANCHOT. «L'Espace littéraire» Page 350.


(123)  «Le cher disparu est donc convoyé dans un autre
lieu...que l'ici du ci-git,... est le lieu anonyme et impersonnel par excellence...( comme si) la monotonie d'un effritement infini était à l'œuvre pour effacer la vérité vivante propre à tout lieu et pour la rendre égale à la neutralité absolue de la mort.
Cette lente disparition, cette issue infinie de la fin...»  Idem BLANCHOT, Page 353.



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