mercredi 22 avril 2020

LES SINGULARITÉS

LES SINGULARITES

 « Penser c'est émettre des singularités...», disait Gilles Deleuze (10). Partant de cette phrase, mon intuition me force, d'amasser d' infimes mixtures, en sautant de singularité en singularité, et ce afin de dégager, à mon compte, l'accumulation des concepts (11). C'est-à -dire que ces infimes mixtures pour l'instant inassignables, sont la multiplicité de mon intuition, qui elle, me force - car pour moi, aller de singularité en singularité, c'est être " forcer" par notre intuition, de sauter par bonds successifs - à amasser en sautant de singularité en singularité, afin de dégager l'accumulation des concepts. C'est celà émettre des singularités. 
Mon intuition est fait d'une multiplicité de ces infimes mixtures, appellons les intuicepts. Elles sont évanescentes et confuses et ne se dégagent que par accumulation sous forme de concepts. Et c'est parce qu'elles sont évanescentes et confuses qu'il va falloir les cerner dans un premier temps, ensuite les fixer, puis les dégager à la pointe des singularités. C'est le triple travail de la pensée. Les pointes de singularités permettent ainsi de les isolées, l'espace d'un éclair, et c'est celà qui rend le travail facile à la pensée, dans l'accomplissent de ses sauts. Les concepts sont une multiplicité de ces intuicepts, difficiles d'approche, et dont seul le saut de la pensée d'une singularité à l'autre permet dans un second temps, de les accumuler en concepts. 
Ce saut se déroule lui-même dans l'ordre de ces trois opérations ; à savoir cerner, fixer puis dégager, tout en amassant. On ne peut pas dégager ces intuicepts, afin de les amasser, sans les fixer d'abord, même provisoirement, même maladroitement, ensuite, on ne peut les fixer sans les cerner, non plus. Ainsi la pensée, partant d'une intuition faîte d'une multiplicité d'infimes mixtures où intuicepts, est forcée d'émettre des singularités, afin de pouvoir mieux isoler ces intuicepts. Ensuite sauter au dessus de ces singularités, pour faire son triple travaille, à savoir cerner, fixer et dégager ces mixtures, une à une, et ce toute en les amassant au cours de ses sauts. 
Finalement, ces intuicepts sont accumulés et dégager dans un dernier temps, sous forme de concepts claires et bien distincts. C'est là le parcours de la pensée. Elle est toujours forcée, car on est jamais maître de sa pensée, parce que derrière elle, l'intuition nous force à penser. Elle nous force dans le déclenchement même de la vitesse inassignable de la pensée, qui elle, se met à émettre ses singularités. Penser c'est donc, émettre des singularités, afin de pouvoir dégager les concepts, c'est-à-dire aller de l'intuicept au concept, par des singularités.

( 10) « Penser c'est émettre des singularités, et non dégager le nécessaire et l'universel.» disait Gilles Deleuze dans son cours sur «Leibniz et le baroque » première leçon disque 02 , du 28 avril 1987. Disponible à la BNF sur le site GALLICA.

 (11) Un concept est un ensemble de singularités.» idem.


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