lundi 23 décembre 2019

LA RENCONTRE COMME DETERRITORIALISATION



.Le Philosophe Gilles Deleuze

Un jour, alors que cherchais sur Internet une vidéo concernant la créativité artistique;  voilà que je  rencontrasse  l'image d'un bonhomme aux cheveux grisonnants, portant de grossières lunettes et un pullover bleu-violacé. Il articulait lentement et nous expliquait dans sa conférence, ce que c'était que l'acte de création (26).
J'ignorais, à ce moment-là que je venais d'avoir ma Rencontre AU monde,  avec ce bonhomme qui ne payait pas de mine. C'était ma rencontre avec Le Philosophe Gilles Deleuze. Une rencontre qui venait de me fait passer du territoire de la pensée pré-philophique, à savoir de la Rencontre DU Monde; et de sa banalité quotidienne, à celui du territoire de la pensée philosophique où Rencontre AU Monde, avec son monde topologique de critiques et de questionnements. Ainsi, elle a provoqué , ma Déterritorialisation/Reterritorialisation (27), par un choc Noétique (28) si puissant, qu'il m'avait  affecté, puis donné à penser, en me faisant passer mentalement une sorte de  porte menant vers La Philosophie. Avant, je me heurtais à un mur d'incompréhensions en cherchant à approcher des sujets de philosophie, mais à partir de cet instant de rencontre avec Deleuze, un éclair à traversé mon esprit; rendant ainsi le tout limpide.
Une Rencontre est une Déterritorialisation en même temps qu'une Reterritorialisation qui va de la rencontre DU  monde à la rencontre AU monde. C'est aussi un choc, mais pas n' important lequel, c'est un noo-choc qui nous affect et nous donne à penser, à savoir un Déjà-là de la Pensée.

Pourquoi et comment La Rencontre de  Gilles Deleuze me donne à penser?
Dès que j'écoute parler Deleuze, d'abord, quelque chose en lui m'affecte, je suis ému, un peu désemparé, puis celà m' interpellé, provoque en moi comme un confetti d'explosions d'idées nouvelles, ensuite j'ai comme l'impression que  ses propos lumineux et limpides m'ouvrent des sortes de portes, dont je ne soupçonnais pas l'existence, je me sens tout à coup, comme intelligent, inspiré, gonfler de  pensées nouvelles: Je deviens autre!  
Depuis, en  suivant ses cours sur Internet, je me sens comme l'un de ses élèves. Pour moi celà devient du "live", comme on dit aujourd'hui, c'est-à-dire du pur vécu. Il y a chez moi, comme une sensation de participer à sa réflexion en direct, même si je ne parle pas avec lui,  comme la majorité des autres élèves d'ailleurs, je me sens comme un de ses élèves, présent même virtuellement,   en plein dans l'atmosphère du cours.   Il n'y a aucune di
fférence entre moi, et ceux qui l'écoutaient en ce temps-là.
Le secret tient justement dans l'oralité du processus. Comme Socrate, Gilles Deleuze sait créer le dialogue philosophique entre  nous et lui. Il nous transporte à travers son cours-réflexion, chargé notre esprit de ce Don, dont il a, seul, le secret. Un Don divin de vous donner à penser. Sa Parole reste authentiquement parole philosophique qui pense L' έόν ; où l'Impensé n'a pas réussit à s'y installer. C'est ce que Martin Heidegger appelle la Duplicité de l'étant et de l'Être (29). C'est ce Don de penser qui nous vient du Dehors  et dont Gilles Deleuze nous rapproche à travers notre  Rencontre avec lui. Son Don de penser, nous  fait sentir la Vitesse Inassignable de la Pensée qui nous traverse du Dehors en ce point précis de la Rencontre-Topos  et détermine à son tour notre pensée. C'est ce que j'appelle " IL " (30)  Nous pense du Dehors!
Attention ! Ce Don de penser peut tourner en don de détruire , de mourir, à savoir que la ligne vitaliste du Dehors, peut tournée en ligne de mort; le penseur que nous sommes peut devenir destructeur, sa pensée dans ce
cas, devient destruction. Là, il s'agirait non plus de «IL» mais de «ON» Nous pense du Dehors, dans le sens du «On» Meurt.




LA LIGNE DE VIE ET LA LIGNE DE MORT: LA RENCONTRE

Ce point précis de La Rencontre-Topos oùIL Nous pense du Dehors, peut donc à son tour, tourné en Rencontre-Topos négatif, où ce n'est plus le IL mais le ON de "On meurt", qui prend le dessus. Dans ce cas là, "ON Nous pense du Dehors".
Pour essayer d' être plus claire, je dirais que pour mon compte, La Ligne du Dehors, est à vraie dire constituée de deux lignes inassignablement entremêlés, à savoir qu'elles ne sont ni séparées, ni séparables. La première est la ligne de vie, la ligne vitaliste, où le pronom  impersonnel "IL " est son distributeur d'événement.  La seconde est la ligne de destruction, la ligne de mort où mortaliste. Son distributeur d'événement n'est pas " IL" mais le pronom "ON ". Celà  reste bien entendu, un usage de ces pronoms impersonnels, complètement arbitraire et  exagéré de ma part.
La Rencontre qui, elle, n'est pas une ligne, car elle est la dynamique  interagissante non pas entre les deux lignes, mais en elles-mêmes. La Rencontre ne détermine que la polarité, vitaliste où mortaliste, du point précis de sa Rencontre-Topos, étant donné que les lignes sont inassignablement entremêlés. C'est pour celà que ce  don de penser, reste instable et  peut à tous moments virer en ligne de vie où en ligne de mort, il dépend de la polarité de la rencontre-topos. Le shifter de La Rencontre est donc "Nous"; d'où dire soit IL Nous pense du Dehors, pour exprimer une idée vitaliste, soit ON Nous pense du Dehors,  pour celle de mortaliste. J'ajouterais, pour ma part, une Complicité  dans La Duplicité, car celle-ci reste toujours éternellement vivante.

(26)  Gilles Deleuze  conférence-vidéo: « Qu'est-ce que l'acte de création?» du 17 mars 2017 donnée aux «Mardis de la Fondation» disponible sur YouTube.

(27) La Déterritorialisation/ Reterritorialisation sont des  concepts de Gilles Deleuze.

(28) Choc Noétique ou Noo choc, dont Gilles Deleuze en parle dans son cours : L'image-pensée. séance 2  YouTube. « Il nous faut un choc pour nous donner à penser... un noo choc c'est ce qui nous donne à penser. » fin de citation.

(29) « La pensée n'est pensée que lorsqu'elle pense fidèlement l'έόν: cela qui par ce terme est nommé, au sens propre du mot, c'est-à-dire hors parole. C'est la Duplicité de l'étant et de l'Être. C'est elle qui est ce qui proprement donne à penser, ce qui se donne ainsi est don de ce qui est le plus digne de question. » Martin Heidegger, Livre « Qu'appelle-t-on penser?» Édition Press Universitaire de France (PUF ) 1973. Traduction de l'Allemand par Aloys BECKER et Gérard GRANEL. Pages 225/226.



(30) Par «IL» Nous pense du Dehors. je veux dire «IL» ici ce n'est plus Gilles Deleuze, mais le «  IL » de la Ligne du Dehors qui nous pense. Voir cours numéro 24 , de Deleuze sur Foucault, du 20/05/1986. Université de Paris VIII.


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